Oxfam entreprend la construction d’un réseau d’eau courante dans le camp sahraoui de Boujdour
Boujdour est le dernier des cinq camps de réfugiés sahraouis à être entièrement ravitaillé en eau par camions-citernes, un système inefficace et coûteux. Afin d’assurer un meilleur accès à l’eau, Oxfam a entamé la construction d’un réseau d’eau courante. Financé en partie par l’Union européenne, le premier pan de 5,44 km d’un tracé total d’environ 70 km vient d’être achevé.
Le tronçon financé par la Direction générale pour la protection civile et les opérations d’aide humanitaire de l’Union européenne (ECHO) approvisionnera environ 1.318 réfugiés dans le camp de Boujdour. ECHO a également financé une partie de la construction d’un deuxième château d’eau dans le camp, d’une capacité de stockage d’environ 320 m³. Ce dernier alimentera environ 8.200 résidents.
L’accès à l’eau et à l’hygiène dans les camps sahraouis, un objectif à portée de main
Le réseau de canalisations devrait couvrir les besoins des 16.400 résidents et a deux objectifs principaux. Le premier vise à augmenter l’approvisionnement en eau des habitants. D’après la dernière enquête menée par Oxfam, il apparaît que ces derniers consomment en moyenne 23 litres d’eau par personne et par jour. Cependant, 8% des ménages ont déclaré avoir accès à moins de 10 litres par personne, ce qui est bien en-deçà de la quantité minimale d’eau que le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, a pour objectif de fournir à chaque personne vivant dans un camp de réfugiés, soit 20 litres.
Le second objectif est de réduire les risques d’hygiène. En effet, les réfugiés sahraouis de Boujdour stockent l’eau livrée par camions-citernes dans des réservoirs en plastique ou en métal de piètre qualité, augmentant le risque de contamination de l'eau. De plus, les réservoirs étant remplis tous les 15 à 30 jours, l’évaporation du chlore au fil du temps augmente encore davantage le risque de contamination. Toujours d’après l’enquête menée par Oxfam, environ la moitié des ménages ne lavent leurs réservoirs d'eau qu'une fois par an et la moitié des personnes interrogées ont indiqué qu'elles nettoyaient leurs réservoirs avec de l'eau uniquement, plutôt qu'avec un détergent. Les robinets publics apporteront donc une solution durable à ce risque majeur pour la santé des Sahraouis.
L’étanchéité du réseau de canalisations ainsi que les robinets ont été testés et répondent aux normes établies par le HCR. Le réseau d’eau sera pleinement opérationnel en 2023.
Notes aux rédactions
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Ce projet a bénéficié des financements de la Direction générale pour la protection civile et les opérations d'aide humanitaire européennes de la Commission européenne (ECHO).
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Situé entre l’océan Atlantique, le Maroc et la Mauritanie, le Sahara occidental est officiellement selon l’ONU un « territoire-non-autonome en cours de décolonisation ».